Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame
La cathédrale Notre‑Dame de Laon, édifice catholique situé dans l'Aisne, est l'un des premiers grands monuments gothiques de France ; elle illustre le gothique primitif pour l'élévation intérieure et un gothique « classique » pour les parties hautes des façades et des tours. Rien d'apparent ne subsiste des constructions antérieures à la cathédrale commencée sous l'épiscopat de Gauthier de Mortagne (1155‑1174). Les travaux se déroulèrent en plusieurs campagnes successives : la première (1155‑1170) vit l'édification du premier chœur et des murs orientaux du transept ; la seconde (1170‑1180) porta sur l'achèvement du transept, l'amorce de ses tours et les cinq dernières travées de la nef ; la troisième (1180‑1195) acheva la nef et réalisa en un seul jet la façade occidentale et ses tours ; la quatrième (1205‑1220) reconstruisit et allongea le chœur, posa la voûte de la tour‑lanterne, implanta les arcs‑boutants de la nef et éleva la tour occidentale du transept sud, dite tour de l'Horloge. La tour Saint‑Paul, pendant nord, est attribuée au deuxième quart du XIIIe siècle.
La chapelle dite des Fonts, dont la charpente a livré une datation dendrochronologique à 1218, ainsi que la sacristie et la salle dite du Trésor, se rattachent à cette quatrième campagne. À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle furent installées des chapelles entre les arcs‑boutants de la nef et du chœur et la façade du bras sud du transept fut en grande partie reconstruite, l'opération n'étant qu'amorcée au nord.
Les aménagements ultérieurs les plus notables sont l'installation de clôtures de pierre aux chapelles latérales, réalisée progressivement dans la seconde moitié du XVIe siècle et au cours du XVIIe siècle, et l'ouverture d'une crypte pour l'inhumation des évêques en 1777, percée au centre du sanctuaire avec un accès derrière le maître‑autel. En 1793 la flèche de la tour sud de la façade occidentale fut abattue. Une importante restauration, conduite par l'architecte des Monuments historiques Émile Boeswillwald, commença en 1853 et se poursuivit jusqu'à la Première Guerre mondiale. La cathédrale appartient à la commune de Laon et est protégée au titre des monuments historiques depuis 1840.
